Réquisitoire contre le mensonge – René Rieunier

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Titre : Réquisitoire contre le mensonge – Juin 1940 – Juillet 1962

Auteur : René Rieunier

Date de sortie : 1962

Résumé / Quatrième de couverture :

« Écrit en 1962 sous le coup de l’abandon de l’Algérie Française, ce livre est une condamnation sans appel, mais argumentée, de la politique du général De Gaulle tant dans l’affaire algérienne que dans les années 40. L’auteur montre la perfidie du personnage, son opportunisme et son orgueil qui conduisent à la division des Français. »

Pourquoi lire ce livre ? / Commentaires :

Une incisive critique de De Gaulle qui valut un procès à son auteur.

« Dans ce gros livre, bourré de faits et de documents, M. René Rieunier dresse un réquisitoire implacable contre le résistantialisme et l’imposture gaulliste qui, par deux fois, a ensanglanté notre pays. » (Lecture Françaises, novembre 1962)

Extraits :

« Est-ce une fable si le financier Jean Laurent, de la Banque d’Indochine – sous contrôle Lazard-Rothschild héberge De Gaulle à Londres en 1940 ?

Est-ce une fable si, dès 1943, figurent au Comité de Libération national d’Alger : René Mayer, allié par sa mère aux Rothschild et fondé de pouvoir de leur banque, Jean Monnet, conseiller financier auprès de Washington ?

Est-ce une fable si, à cette même époque, prennent déjà place dans l’entourage immédiat de De Gaulle : Jacquinot, gendre du banquier Lazard, Georges Pompidou, fondé de pouvoir à la banque Rothschild ? Est-ce une fable si entrent au gouvernement : Mendès, de chez Lazard, et tous les agents politiques de la haute finance, Reynaud, Edgard Faure, Pleven, Joxe, Mitterrand, Soustelle, Frey… ?

Est-ce un hasard si la loi du 2 décembre 1945, qui nationalise le crédit, ne frappe que les quatre établissements dont les actions sont détenues par le public (Société générale, Crédit lyonnais, CNEP et BNCI) sans toucher à aucune des banques privées et des banques d’affaires, cela sur l’insistance du général De Gaulle, précisera Jean Amiel.

Est-ce donc un simple hasard si, en même temps, un décret pris par le gouvernement provisoire de Charles De Gaulle accorde à onze de ces banques d’affaires le privilège quasi-incroyable de ne pas publier leur bilan ?

Est-ce un hasard si ces onze banques ont les noms suivants : Rothschild, Lazard, Worls, Goudchaux, Stern, Seligman, Odier-Bungerer, de Lubersac, Danon, Papineau, Mirabaud ?

Est-ce un hasard si aucun gouvernement de la Quatrième (et plus tard de la Cinquième) ne touche jamais à ce privilège ?

La haute finance, dès 1940, a compris qu’un Etat présidé par le Maréchal Pétain risquait, après la guerre, d’exiger des comptes. Elle a soutenu De Gaulle tout en le surveillant ; elle a même accepté provisoirement son alliance avec les communistes.

Cependant certains côtés du personnage lui déplaisent et son caractère autoritaire et versatile l’inquiète. Il n’a été qu’une étape provisoire permettant à la Synarchie d’obtenir la défaite de la Révolution nationale et anticapitaliste de Vichy. Le but atteint, les hommes d’argent abandonnent le général De Gaulle. Ils préfèrent revenir au régime des partis si favorable à leurs combinaisons.

Le gaullisme a donc permis au capitalisme de garder le contrôle efficace de la politique française. »


« Il nous est arrivé de nous demander au cours de notre travail comment un être normal peut, sans avoir honte de lui-même, s’abaisser à mentir, à tromper, à trahir, à mystifier des hommes – Français ou musulmans – qui de bonne foi se sont confiés et dévoués à lui.

Nous n’avons pu formuler qu’une réponse et ce n’est pas la lecture de son œuvre de jeunesse qui l’infirmera.

Pour Charles De Gaulle les hommes, les peuples, les vivants et les morts, les souffrances, le sol, le foyer, la légalité, l’illégalité, la fidélité, la fausseté, ne sont que des pions qu’il déplace sur l’échiquier où se jouent sa propre grandeur et sa légende.

Comme hantée par la réalisation de sa destinée, il reste indifférent à ce qu’il brise et à ce qu’il écrase ainsi qu’aux moyens et aux alliés qu’il emploie. Le pouvoir qu’il assume n’est pas fait pour le bonheur des hommes, mais pour que se réalise l’idée qu’il a de lui.

Le but d’Hitler était extérieur à lui-même, c’était la domination germanique. Le but de Lénine et de Staline l’était aussi ; la domination du prolétariat s’apparente à bien des égards à celle d’une race élue.

Mais le but de De Gaulle a quelque chose d’hallucinant et de sordide. Tout se passe à l’intérieur de lui-même et n’a d’autre explication que lui-même. »


« Le communisme allait s’emparer du gaullisme et le manœuvrer pour le faire servir aux desseins de l’URSS.

Par un de ces combinaisons machiavéliques dont il avait le secret, il frapperait en même temps son ennemi militaire – l’Allemagne qui menaçait l’Union soviétique, et son ennemi spirituel – cette droite française, éternelle et irréductible barrière au marxisme, qui défendait âprement la civilisation occidentale et chrétienne.

La France allait devenir le champ de prédilection de la subversion mise au point par Lénine. »


« Du premier de ces appels, de celui du 18 juin 1940, on a pu, avec le temps et l’oubli, faire le fanion d’une légitimité spécieuse qui rappelle à bien des égards celle d’Henri V d’Angleterre au trône de France. En se livrant au général anglais Spears – sans armes mais avec beaucoup de bagages – le général De Gaulle avait d’avance perdu le droit de juger l’intérêt des Français. Mais, si son geste avait eu pour but de lever une armée de volontaires et d’en prendre la tête, nous aurions, oubliant les dangers qu’il y a à se mettre au service de l’étranger, excusé et peut-être approuvé et admiré ce qui n’aurait pas été sans grandeur.

Hélas ! il n’en fut jamais rien ! Le 18 juin 1940 a seulement marqué sur le cadran de nos désastres l’heure de l’ambition personnelle de Charles de Gaulle.

Ceux qui se souviennent de sa première allocution, radiodiffusée de Londres, gardent le sentiment d’un malaise. A la relire dans le texte original on y décèle, dans ces simples trois mots : « Alléguant la défaite », la première perfidie annonciatrice de toutes les autres, on y sent partout cette absence totale d’amour de la vérité et des hommes qui prélude à tout ce qui suivra. »


« Le gaullisme, ce schisme mental qui a réussi à donner assurance au mensonge et mauvaise conscience à la vérité, a pu impunément ravager nos institutions les plus nobles avant d’être dénoncé comme une imposture. Il aura ébranlé l’Armée, la Justice et l’Eglise elle-même. Il aura divisé les familles, troublé les écoles, opposé les races, faussé les consciences, sali les valeurs. Il sera parvenu à déviriliser des militaires, à égarer des juges, à enrôler des prélats. Non content de tous les duper il les aura dressés contre leurs frères. »


« Le 20 juin, presque un an jour pour jour après son premier mensonge, De Gaulle pourra, à Londres d’où il n’a pas bougé, regarder ses mains. Il y verra couler le sang de 2 000 Français immolés inutilement et de façon atroce à son orgueil. Mais sur 20 000 soldats de Dentz, 18 000 refuseront de se battre sous ses ordres et regagneront la France. »


« Une foule c’est un peuple coupé de ses élites, une masse charnelle privée de son cerveau. La démocratie excelle, de mille façons, à disjoindre la tête et le corps d’une nation. De tous les moyens qui lui sont offerts pour cela, le plébiscite est certainement le plus efficace. Cet homme prend l’approbation d’une foule pour l’approbation de l’Histoire. »


« Bien que les nuances politiques de cette phalange aillent du socialisme français à la monarchie on a continué de la désigner trop commodément par le vocable « d’extrême-droite ». Est-ce parce que sa caractéristique essentielle est la droiture de ses sentiments ?

Elle eut autrefois pour chefs de grands noms : Déroulède, Barrès, de Castelnau, Maurras, Péguy, Bainville, Taittinger, Massis… Elle a été désorganisée mais non abattue par les décrets de Léon Blum qui leur a supprimé le droit d’association. « Je vous hais » leur a-t-il déclaré publiquement. Le résistantialisme a fait sienne cette discrimination qui s’en prend au fondement même de l’esprit et créé une distinction raciale des idées. Des Français ont payé de leur liberté et de leur vie leur ancienne appartenance à des groupements dissous. Le sang d’un Brasillach en témoigne.

Ces « nationaux », le pouvoir, quel qu’il soit, les pourchasse avec plus d’âpreté qu’il ne fait des communistes qui ont eu l’élégance de s’inscrire dans le Système et d’en accepter les tares. La Presse est subventionnée pour les déconsidérer ; elle leur distribue des qualificatifs propres à dresser l’opinion contre eux : activistes, ultras, fascistes, intégristes et même nazistes mais elle n’arrive pas à les émouvoir. Ils savent bien que de tout temps les justes ont été insultés et crucifiés.

Ils n’ont pas peur de se faire tuer et ils l’ont prouvé. Ils sont insensibles à l’argent et cela ne leur est pas pardonné.

Evités par les bien-pensants qu’ils compromettent, honnis par les affairistes qu’ils font trembler, embastillés par les politiciens dont ils dénoncent la malfaisance depuis plus d’un demi-siècle, on ne leur accorde les premières lignes que sur les frontières. Ils croient aux valeurs et aux vertus et ne croient pas au sens progressiste de l’Histoire. Ils sont la preuve éternelle qu’on ne peut pas extirper de l’âme humaine ses deux raisons d’être : la foi et l’idéal.

« Raço d’eigloum, jamai vassalo » – « Race d’aiglons, jamais vassale » – comme a chanté superbement Frédéric Mistral. Race qui partout se dresse contre le mal et qu’on a vu mourir en Pologne, en Hongrie, broyée par les tanks russes. Race nourrie de l’idée de Dieu et de Patrie, et qui renaîtra toujours de ses cendres. Race qui ait qu’elle n’est pas faite pour prendre le pouvoir mais pour maintenir un drapeau, pour garder la route par laquelle arrivera un jour l’homme digne de prendre les rênes de l’Etat. »


Sommaire :

Avant-Propos : Quinze années ont passé
I. 1940-1944 – Synthèse rétrospective
II. 1944 – La fondation du « Creuset »
III. 1944-1958 – Les conséquences se déroulent
IV. 1958 – Sept mois – Du forum à l’Elysée
V. 1959-1962 – La première monocratie française
VI. Les fruits sanglants du mensonge
VII. Le jour où luira la lumière

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